Aspecte privind chestiunea evreiască în teritoriile Româneşti de la jumătatea secolului al XIX-lea până la
Aspects regarding the Jewish question in the Romanian territories from the mid-19th century to the

Summary/Abstract: Le thème énoncé dans le titre sous lequel nous présentons ce document répond au besoin d’identifier et d’organiser des informations historiographiques afin de rappeler la question juive de la Première Guerre mondiale et des périodes antérieures, symptomatiques, que nous avons choisies. Nous nous sommes axés sur les années 50 du XIXème siècle, marquées par l’Union des Principautés, sur le début du règne du Prince Charles I, dont l’ambition en matière de politique étrangère fut, avant tout, l’autonomie totale des Principautés par rapport à la Sublime Porte, ainsi que sur l’année 1915 lorsque la Roumanie prépara son entrée en guerre. Nous avons examiné – à l’aide des données historiographiques utilisées – les moments politiques nationaux et internationaux de référence précédant la Première Guerre mondiale et en lien avec notre sujet. La situation des Juifs et leurs relations avec la population majoritaire à la veille et pendant la guerre s’inscrivent dans une continuité dialectique avec les mesures de politique intérieure prises après l’arrivée au pouvoir du Cabinet Brătianu: la juridiction consulaire – dont l’application intéressa notamment les Juifs –, et les efforts pour l'annuler; la politique intérieure et étrangère de Brătianu, désavouée par la France, avec les circulaires à la Constitution de 1866 qui visèrent à expulser les Juifs des territoires roumains et à placer le groupe ethnique juif dans une situation de paria, par le refus d’accès aux droits civiques, y compris après l’indépendance vis-à-vis de l’Empire ottoman. Notre sélection historiographique rappelle des sources publiées moins utilisées, ainsi que des sources inédites traitant de ce sujet (au moins du point de vue de la diplomatie occidentale, en l’occurrence française) qui n’a pas été abordé après la chute du régime dictatorial de Ceaușescu. L’article est organisé selon les problèmes identifiés – conformément au parcours proposé – qui suivent un enchaînement pas nécessairement chronologique, mais révélant des liens cause-effet, chacun de ces problèmes étant présenté et analysé dans des courts chapitres dont les titres sont les suivants: Le statut juridique des Juifs pendant la période précédant la Grande Guerre; La question juive durant les premières années du règne du Prince Charles I; La juridiction consulaire, cause principale de lantipathie, de l’envie et des mesures prises par le Gouvernement roumain contre les Juifs; La question juive en 1915: l’intérêt de participer à la guerre ; Les dilemmes de la vie juive entre les confrontations avec l’antisémitisme officiel stéréotypé et l’effort de guerre afin d’obtenir l’égalité civique avec la population majoritaire; La réaction des Juifs face à l’antisémitisme allant des sentiments négatifs revanchards à 1 Sous le règne du Prince Alexandru Ioan Cuza. En défaveur des Juifs. À la suite de la Guerre de 1877-1878 à laquelle participèrent aussi les Juifs. 2/3 l’organisation et aux programmes vindicatifs; Qu’est-ce que le capital de vies humaines et de privations, investi dans la Grande Guerre, a apporté aux Juifs roumains?; La tradition des intrigues et des rumeurs dénigrantes ou diabolisantes à l’égard des Juifs; Journaux juifs de langue roumaine et journaux antijuifs fournissant des informations sur la situation des Juifs pendant la Première Guerre mondiale; De l’effort de guerre – matériel et financier – des Juifs sur le front intérieur; Actes de bravoure entrés dans la légende; La première victime de la lutte pour la réunification nationale. Toutes ces sections sont, malheureusement, liées par le fil rouge de l’antisémitisme. La question juive durant les premières années du règne du Prince Charles I et La juridiction consulaire, cause principale de l’antipathie, de l’envie et des mesures prises par le Gouvernement roumain contre les Juifs constituent un découpage historique qui, par observation et analyse, fournit la clé de la relation Juif-Chrétien dans les Principautés, ensuite dans le Royaume et, plus tard, en Roumanie, après la Conférence de la Paix de Paris de 1919. Ce découpage comprend les accents symptomatiques de l’approche de la question juive, étant basé – du point de vue de la documentation – sur les informations présentées dans la thèse de doctorat de Ana-Maria Vele, intitulée Relațiile româno-franceze (1866-1914) et soutenue en 2010 (directeurs de thèse: Nicolae Bocșan et Jean-Pierre Bois, Professeurs des universités; rapporteur de thèse: Ioan Bolovan, Professeur des universités). Nous avons encadré la question juive dans la période, selon les faits d’histoire révélés par les rapports diplomatiques des agents français qui se sont succédé en mission aux territoires roumains. Ce cadrage historique était surtout lié – «dans l'ère des empires» - à Napoléon III et à la France qui, en appliquant le principe du prince étranger, installèrent Charles sur le trône des Principautés et ensuite surveillèrent constamment l’activité du Gouvernement roumain par l’intermédiaire de la diplomatie française. Les rapports diplomatiques français étaient l’expression à la fois des relations internationales de la Roumanie avec la France, la Russie, l’Empire ottoman or l’Autriche et de l’évolution de la question juive, avec des implications internationales; également, ces rapports visaient à mettre fin aux abus et aux décisions arbitraires relatives au groupe ethnique. L’année 1915 et la période suivant l’entrée en guerre de la Roumanie, en 1916, sont comprises, pour l’essentiel, dans le livre de Marius Mircu intitulé: Ce s-a întâmplat cu evreii în și din România. Vol. 1: Câte ceva despre masacrarea lor morală și fizică, Bat Yam ; Holon, Israël, Ed. Glob: Ed. Papyrus, 1996; le volume a le mérite d’offrir un tableau documenté de la période, à la suite de la consultation des archives et des statistiques, étant complété par le talent littéraire de l’auteur. 3/3 Quant à la guerre au sein de l’imaginaire, en littérature, dans le contexte de la Grande Guerre et des manifestations antisémitiques, en temps de guerre et sur le front, nous avons analysé les nouvelles des trois écrivains roumains de grand talent, à savoir: Emil Dorian, De vorbă cu Bălanul meu, București, Editura Cultura Națională, 1925, Liviu Rebreanu, Ițic Ștrul, dezertor, București, Editura Cartea Românească, 1919 et Alexandru Sahia, Execuția din primăvară, București, Editura pentru Literatură, colecția „Biblioteca pentru toți”, 1962. Par la force de leur talent, ils offrent un tableau de la déshumanisation de ceux qui furent du même côté de la ligne de front, phénomène qui alla de l’humiliation de l’autre se trouvant dans l’impossibilité de se défendre au meurtre pour la faute d’être différent, en passant par la terreur psychique non freinée par aucune lueur d'humanité.

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